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jeudi 23 juin 2016

La montagne magique, de Thomas Mann



La Montagne Magique est certainement l'œuvre et le chef-d'œuvre le plus connu de Thomas Mann. Je ne vais donc pas écrire ce qui a déjà été dit et redit à son propos, ni même tenter une nouvelle interprétation ; ce n'est ni de ma compétence, ni de mon souhait.

J'ai vraiment adoré cet ouvrage et c'est un grand coup de cœur, tant la prose, quoique désuète, m'a plu. Plus que la forme, c'est le fond qui importe ici et les aventures de Hans Castorp, jeune allemand qui rend visite à son cousin au sanatorium Berghof pour finalement y être admis comme malade, sont passionnantes en plus d'êtres instructives. Qu'il s'agisse des interrogations du narrateur ou des discussions enflammées entre Settembrini l'humaniste et Naphta le révolutionnaire conservateur, on prend un plaisir fou à découvrir ces modes de pensée, à s'immerger avec eux dans leur monde de pédagogues ; on prend partie pour l'un puis pour l'autre, on s'intéresse à chaque fois.
Outre le caractère évidemment philosophique et introspectif du livre, nous découvrons en même temps la sociabilité au sanatorium, la sociabilité entre malades. Cette étude de la relation sociale entre personnes atteintes d'une pathologie est certainement la plus poussée jamais écrite. Les relations amoureuses entre Castorp et Clawdia Chauchat, l'amitié qui lie les cousins Castorp et Ziemssen ou encore l'admiration pour Peeperkorn de la part du jeune héros sont autant de pas vers une meilleure appréhension du lien social entre ces tuberculeux. La maladie est souvent signe d'exclusion, notamment de la part des gens en bonne santé, mais ici, c'est l'inverse qui se produit puisque les malades sont majoritaires et qu'ils n'hésitent pas à snober pour peur à peu oublier le pays plat, dans la vallée, là où les biens portants séjournent et là où ceux-ci ne peuvent pas comprendre le mode de vie du sanatorium.

En somme, c'est un ouvrage majeur que j'ai eu entre les mains et je suis bien heureux de l'avoir lu, même s'il m'a fallu un peu de temps pour venir à bout de ces 1000 pages denses. Ceci dit, ce fut un plaisir et parfois un émerveillement.
Une lecture que je recommande vivement.

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